ÉGLISE DE LA NATIVITÉ DE NOTRE-DAME DE NEUILLY-L’ÉVÊQUE
52360 NEUILLY-L’ÉVÊQUE
GPS : 47.916802,5.442352
La seigneurie de Neuilly-l'Évêque appartenait à l’évêque de Langres qui y établit une prêvoté et y percevait les dîmes. L’église de Neuilly était le siège d’une cure à la nomination de l’évêque avec Poiseul pour succursale. En 1805, eut lieu l’adjudication pour la reconstruction totale de l’église sur l’emplacement d’un ancien château. Le devis fut dressé par l’architecte langrois Battonot, les pierres de taille furent tirées à Noidant et Cohons et les travaux se terminèrent en 1811. L’église est inscrite sur l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 19 novembre 1990.
Périodes de construction : XIXème siècle
Architecte ou maître d’œuvre : BATTONOT (maître de l’œuvre)
Entre l’antique piste gauloise dite « voie de chèvre » et les « tertres » où ont été exhumés des squelettes humains, le territoire conserve, de l’occupation celtique, une dizaine de mardelles localisées en « plain pays », à la « combe aux morts », au « marchais aux fèves » et en « verdureux ». Le « marchais d’oyère » en est un témoignage isolé.
La romanisation structure plus intensément le paysage en créant deux voies de communication convergeant sur Langres. Elles relient cette cité, d’une part à Toul, Metz et Trèves dès 20 avant J.C. et, d’autre part à Lamarche et Strasbourg ainsi qu’à Bourbonne-les-Bains. Au long de cette dernière voie s’établit une nécropole, en « javelin », face à une modeste habitation sise en « charimboeuf ».
Dès le Ier siècle, cette même levée dessert deux luxueuses villas, l’une implantée à la « vignotte », l’autre aux « nouches » (territoire d’Orbigny-au-Mont). Les activités de celle-ci débordent largement sur le finage de Neuilly que les bâtiments effleurent (vestiges dans le bois des « riots »). Quatre exploitations agricoles de moindre importance font fructifier les sols de cette même contrée, entre le second et le VIème siècle : « montrecan », « haye de coutureuil », « la fosse du clos » et « la pruhie » (anciennement « perrerais ») et découvert en 1683 (charlet, du molinet), un édifice connu par un bas-relief représentant une truie et par un long mur en bel appareil.
Les mérovingiens occupent le site du centre de la bourgade actuelle ; de la poterie domestique, un scramasaxe, un éperon de cavalier et un épieu en témoignent.
Une charte de 909 fait état d’une colonge ou fonds agricole exploité par une colonie de peuplement.
L’existence de la localité n’est effectivement garantie qu’à partir de 1172 (Nuullei), lieu nouveau « novus locus » où se rassemble la population jusqu’alors vivant en habitat dispersé.
Les évêques de Langres, dont les droits sont attestés dès 1185, acquièrent peu à peu au cours du XVIIIème siècle, les possessions des seigneurs laïcs (sires de Choiseul, de Nogent et de Clefmont). Ils perçoivent de nombreuses redevances (cens, corvées, taille, dîme, etc…) et exercent toute justice. Le pouvoir épiscopal établit un prévôt et un sergent. Neuilly en langoine devient Neuilly-l'Évêque, centre d’une châtellenie dont dépendent Frécourt et Lavrigny. La maison-forte, constituée d'une plate-forme surélevée portant quelques habitations, est entourée de larges fossés faciles à alimenter par le détournement des eaux du val du clos (site dit « du château »). Le maître des lieux est un damoiseau, voire un écuyer. Occupée par les anglais à la fin de la guerre de cent ans, cette forteresse symbole du pourvoir seigneurial sera détruite par les langrois avec l’approbation du roi vers 1435.
Dès 1334, la communauté villageoise compte 120 feux regroupés autour d’une chapelle édifiée avant 1291. On trouve dans le bourg, trois rues, une forge sur le ruisseau de morte-eau, le moulin à eau, une grange pour les rentes et une étable communautaire. Deux établissements intercalaires, propriété de l’évêque, la tuilerie et le moulin du vivier, animent le vaste espace rural de 2350 hectares.
La chapelle seigneuriale, placée sous le vocable de St-Symphorien, est agrandie en 1455 et dédiée à la vierge en sa nativité. Un superbe retable du XVème siècle en est conservé. Le curé de la paroisse obtient le titre de doyen du Môge.
Les habitants ont à souffrir du passage des compagnies de gens de guerre en 1571, 1619, 1637, 1648, 1650, plus tard encore en 1814-1815. Une épidémie décime les enfants en 1738 (57 décès en 9 mois) et le choléra frappe en 1854. Un cimetière est alors créé hors de l’agglomération.
Malgré de nombreux travaux dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, la vétuste église trop exigüe fut démolie. Un édifice spacieux de style néoclassique est construit sur le site de l’ancien château entre 1805 et 1811.
Chef-lieu de canton depuis 1790, Neuilly s’est doté d’un digne hôtel de ville en 1841.
La construction de la ligne de chemin de fer de Langres à Nancy en 1880 et la réalisation du lac réservoir de Carmes-Lès-Langres en 1903 constituent deux grands moments de l’histoire locale contemporaine.
Réalisé par Bernard DANGIEN
en mai 1989
Chef-lieu de canton de l’arrondissement de LANGRES, à 36 kms de CHAUMONT, sur le val de gris, affluent de la Marne.
Le territoire, traversé par la route impériale n° 74, par le chemin de grande communication n°5 et par ceux de moyenne communication n° 21 et 27, a 2376 hectares d’étendue.
Population de 1166 habitants qui possèdent 413 hectares de bois et 110 de friches. On vient d’établir une foire, au 14 septembre, dans cette importante commune qui a une école particulière pour les filles, sous la direction des sœurs de la providence.
L’église, dédiée en la vierge en sa nativité, a un desservant. En 1789, Neuilly faisait partie du doyenné du Môge, diocèse de Langres ; l’évêque était collateur de la cure, seigneur et décimateur de la paroisse qui dépendait de l’élection et du baillage de Langres, généralité de Champagne. Le premier acte, qui constate les droits de Langres sur Neuilly (Nuilleyum), est une donation de l’évêque Manassès au chapitre, en 1185. En 1225, Renier de Nogent abandonna à l’évêché Guy de Rochefort, la mouvance d’un fief particulier qui existait encore dans la paroisse et que possédait alors Haymon de Clefmont. Guillaume dit Taillefer, fit encore hommage de ce fief en 1261. Mais les évêques finirent par réunir toute la seigneurie et ils établirent à Neuilly, qui devint siège d’assises, une prêvoté de laquelle dépendaient les villages de Frécourt et Lavrigny.
Il y avait un château fort qui tomba au pouvoir des anglais au commencement du XVème siècle et que les Langrois firent démolir après l’avoir repris à l’ennemi. Le dénombrement du domaine de l’évêché en 1464, fait mention de cette forteresse : « la forte maison, les fossés, laquelle de présent est en désert et en ruines devant laquelle avait une grange où l’on mettait les rentes ». D’après le même document, tous les droits seigneuriaux appartenaient à l’évêque qui était encore propriétaire du moulin du Vivier et celui du Tue-Oy-on. Les habitants étaient taillables à volonté et corvéables.
En 1619, Neuilly tomba au pouvoir d’un partisan d’environ 200 hommes, que les langrois, commandés par le sergent-major Ducerf, défirent aussitôt après, sur le territoire même de la commune et firent prisonniers. La vie romaine de Langres à Toul passe dans le bois de Neuilly. L’église actuelle a été bâtie en 1808 sur l’emplacement d’un monticule où l’on croit que l’ancien château était bâti. En creusant pour établir les fondations, on a d’abord rencontré un mélange de charbon, de pierres et de terre calcinées. A un mètre environ au-dessous de cette première couche, se trouvaient des tombeaux de pierre et beaucoup d’ossements, avec une lance et un éperon. Enfin, à 4 mètres de profondeur, il a été trouvé sous une couche de glaise, qui ne pouvait pas avoir été remuée, plusieurs cercueils de bois de chêne en madriers, bien conservés et d’autres composés uniquement de troncs de chêne creusés à la manière des sauvages.
Extraits de « La Haute-Marne ancienne et moderne »
par Émile JOLIBOIS